« Aujourd’hui, maman est morte. » Qui ignore encore l’existence d’une des ouvertures de roman les plus emblématiques de la littérature française ? Avec L’Etranger, Albert Camus marque en 1942 à sa sortie le début de sa carrière mais révèle aussi le génie de son écriture, avec un roman bref et efficace qui reste gravé dans les esprits et une morale universelle qui fait réfléchir.
Aujourd’hui, François Ozon, réalisateur et scénariste français né dans les années 60 et à qui l’on doit une cinquantaine de films environ, notamment « Quand vient l’automne » ( 2024 ), « Eté 85 » ( 2020 ) et « Sous le sable » ( 2000 ), revient sur les grands écrans avec une nouvelle œuvre : « L’Etranger », une adaptation du roman de Camus où l’on suit donc l’histoire de Meursault et toute la réflexion qu’entraine ce personnage et son histoire.
Cependant, Ozon entreprend quelques choix scénographiques qui peuvent laisser dubitatif, mais qu’il justifie en interview avec Allociné en déclarant : « Pour moi, c’était très important de faire un film de 2025, d’avoir un regard d’aujourd’hui sur cette histoire et d’intégrer tous les éléments qui se sont passés depuis 42 (…) ».
Le réalisateur entreprend également de filmer en noir et blanc, et insiste sur le fait que la beauté, sensible mais vive, est quelque chose qu’il aime laisser apparaitre dans ses œuvres, car, dit-il encore lors de cette même interview : « (…) le cinéma a à voir avec le désir (…) nos sens doivent être attisés au cinéma (…) voilà, on a envie de tomber amoureux (…) on a envie de s’identifier (…) ».
Et cela réussit, bien que les avis restent mitigés. Avec 3,6 étoiles par la presse et 3,8 étoiles par le public, Ozon signe cependant l’une de ses meilleures œuvres et satisfait les lecteurs.
Il ne s’agit pas de sa première adaptation littéraire, on retrouve dans son catalogue le film « Une nouvelle amie » sorti en 2014, inspiré du livre publié en 1985 par Ruth Rendell, Une amie qui vous veut du bien. Petit + du film : François Ozon met les deux personnages féminins du livre en avant en leur attribuant, à l’instar des autres personnages masculins, une image plus développée et moins en retrait comme elles l’étaient dans le livre de Camus.